La crise sanitaire et le confinement vont-ils achever de convaincre les cadres parisiens et parisiennes de quitter la capitale ? Selon une étude menée par le site Cadreemploi, 84% d’entre eux affirment que ces derniers mois ont renforcé leur envie de quitter la capitale.
Les cadres parisiens vont-ils profiter de l’année 2020 et de sa crise sanitaire pour enfin concrétiser une envie souvent formulée mais rarement concrétisée, celle de quitter la capitale pour s’installer ailleurs ? Selon l’étude annuelle menée par le site Cadremploi sur les villes préférées des cadres parisiens, 84% des cadres parisiens interrogés affirment que la crise, ainsi que les autres événements de ces derniers mois (grève des transports, « gilets jaunes ») ont renforcé leur volonté de quitter Paris – et pour 47% des cadres, ces événements ont dégradé l’image qu’ils avaient de cette ville.
Le télétravail change les mentalités
Résultat : par rapport à l’année passée, les cadres sondés sont plus nombreux à avoir entrepris des démarches concrètes pour partir : 28% d’entre eux recherchent activement un poste, soit deux points de plus que l’année passée, et 4% ont demandé une mutation à leur entreprise ( 1 point).
Le télétravail semble avoir fait évoluer la façon de concevoir la mobilité, car désormais 38% des cadres se disent prêts à quitter Paris sans changer de métier, en faisant des allers-retours : c’est 7 points de plus sur un an, soit la concession qui connaît la plus forte évolution. Inversement, l’option de la démission est en recul (46%, en baisse de 6 points par rapport à 2019).
Stress, transports et logement trop cher
Quelles sont les raisons de ce désamour pour Paris ? Si respectivement 85% et 84% des cadres sont satisfaits de l’accès aux services et la vie culturelle, ils sont aussi 63% à juger que Paris est trop stressante, 57% que le coût de la vie y est trop élevé, et 48% à estimer que les transports en commun sont trop longs. En effet, plus de six cadres sur dix passent, parmi celles et ceux qui travaillent à Paris, disent passer plus d’une heure dans les transports.
Mais les raisons qui semblent être de plus convaincantes sont celles qui sont directement liées au logement – et là encore, le confinement peut avoir aggravé les choses : 40% des sondés estiment que les loyers sont trop élevés à Paris, soit 7 points de plus que l’an dernier là encore. Et 27% déclarent qu’ils aimeraient investir dans l’immobilier, mais que c’est impossible en raison des tarifs ( 7 points aussi).
Bordeaux, cible numéro un des cadres parisiens
Où les cadres parisiens veulent-ils aller travailler ? Parmi les villes qui s’avèrent les plus attractives, c’est Bordeaux qui arrive en première place pour 51% des sondés, suivie par Nantes (44%) et Lyon (31%). Globalement, la recherche d’un meilleur cadre de vie est, à 89%, le critère numéro un pour le choix d’une nouvelle ville. En 2016, selon les chiffres les plus récents avancés par le rapport, 232 212 franciliens et franciliennes sont partis s’installer ailleurs… mais parmi eux, seulement 27 417 habitants et habitantes de Paris intra-muros.
Source : FranceInter