Envie de changer de job ? Quelles sont les tendances du marché de l’emploi en Communication ? Quels sont les jobs du moment ? Pour répondre à vos questions, la team We Are COM a chassé les chasseurs de tête. Résultat : nous avons rencontré Elisa, Thomas et Régis les trois associés de Mushroom, cabinet de recrutement des acteurs de la communication, du marketing et du digital. Nous les avons cuisinés et savons enfin ce que veulent les recruteurs.
Quelles évolutions notez-vous au sein des Dircom ?
Elisa Stoppa : La direction de la communication est passée aujourd’hui à un rôle de facilitateur et d’animateur de liens ; d’une logique de production de discours planifiés à une optique de conversation et de partage, de la communication de masse à la communication de proximité, etc. Le leitmotiv reste celui d’engager le dialogue avec les clients et les publics internes (acquis et potentiels) par le biais d’enjeux d’expérience de marque (notamment avec le brand content et la transformation digitale). De ce fait, les profils recherchés sont actuellement plutôt issus d’agence car ils disposent d’une vision digitale plus pointue ainsi qu’un regard 360° sur l’ensemble des aspects liés à la communication et à ses contenus.
Certains communicants chez l’annonceur ont aussi une vision « couteau suisse » digital à 360° Côté jobs, quels sont les nouveaux métiers en Communication ?
Thomas Dufournaud : Chez l’annonceur, on constate le développement des métiers liés à la transformation digitale :
- Le Chief digital officer – CDO a pour fonction d’accompagner l’entreprise dans ses changements internes induits par la digitalisation : formation, déploiement de nouveaux outils, communication auprès des collaborateurs, etc.
- Le Growth hacker a, quant à lui, l’ambition d’optimiser la croissance de l’entreprise en utilisant des techniques de marketing digital pour acquérir, convertir et retenir les clients.
- Le Data Officer, il est aujourd’hui considéré comme le gourou des entreprises. En tant que directeur des données, il joue un rôle clé dans la définition de la stratégie globale des organisations. Ayant pour but de faciliter l’accès aux données, il doit s’assurer de la fiabilité de celles-ci pour pouvoir les exploiter et les analyser, et ainsi permettre à la Direction de prendre les meilleures décisions.
En agence, nous remarquons la naissance d’un nouveau profil, hybride entre le planneur stratégique et le directeur de création : le Creative Strategist. Il est ainsi capable d’appliquer aisément des méthodologies d’audit et d’analyse et sait prendre de la hauteur pour visualiser un projet dans sa globalité. Doté d’une expression créative forte, il dispose des outils nécessaires pour animer des ateliers de travail avec le client et l’aider à co-construire ses recommandations.
A l’inverse quels sont les métiers « indémodables » en communication ?
Thomas Dufournaud : Chez l’annonceur, le poste de Directeur de la Communication est évidemment toujours inéluctable mais ce dernier se modernise et s’entoure de nouvelles expertises. D’autre part, nous remarquons le retour en puissance d’un métier «historique» qui devient de plus en plus recherché, tant chez l’annonceur qu’en agence : le Content manager. Aujourd’hui, le nom d’une marque ne suffit plus ; créer un contenu pertinent en soutien au produit peut s’avérer fort utile. Longtemps considéré comme secondaire, le Content manager est donc en train de devenir incontournable pour créer de la valeur et augmenter l’expérience de marque en interne comme en externe. Par ailleurs en agence, les métiers liés à la relation clients (chef de projet, directeur de clientèle, directeur conseil, etc.) restent des fondamentaux pour créer, gérer et développer un lien fort avec les marques et leur ADN.
Quelles sont les attentes de vos clients recruteurs ?
Régis Bruneau : Quel que soit le profil souhaité, nos clients demandent une certaine « expertise ». Il est aujourd’hui plus rare de recruter des profils « généralistes » car nos interlocuteurs recherchent davantage des compétences bien déterminées (contenu, social media, data, CRM, etc). Evidemment, le candidat idéal doit présenter une compatibilité avec l’ADN de l’entreprise mais également posséder une certaine polyvalence pour évoluer dans un environnement en changement permanent. Il est aussi utile de préciser que les soft skills sont de plus en plus appréciés et regardés par nos clients : la résistance au stress, la curiosité ou encore le goût pour l’entrepreneuriat.
Entre nous… vous autres chasseurs de tête, comment trouvez-vous vos candidats ?
Elisa Stoppa : Nous avons construit, fort de nos (bientôt) 10 ans d’existence, une base de données qualifiée importante qui nous permet de contacter très rapidement les candidats potentiels. Ces profils sont, d’ailleurs souvent, nos meilleurs prescripteurs car source de mises en relation avec d’autres candidats. Puis pour compléter cette première recherche, nous consultons de manière quotidienne les réseaux sociaux et, plus particulièrement, LinkedIn.
Enfin, le parcours initial des consultants du cabinet, sur des fonctions Communication (en agence et chez l’annonceur), nous permet d’être en permanence au cœur de l’écosystème communication / digital et d’interagir avec des experts au quotidien.
Au fait quelle est votre définition de l’expérience candidat ?
Thomas Dufournaud : Les recruteurs (RH, managers ou patrons) doivent créer un environnement dans lequel le parcours du candidat est lisible et engageant pour l’avenir. Projeter une image parfaite de son entreprise sera un coup d’épée dans l’eau si les actes ne suivent pas et, inversement, il sera difficile d’attirer les meilleurs talents avec une image négative en termes de marque employeur.
Cette notion englobe différents items dont les plus significatifs sont les suivants :
1/ La capacité de séduction depuis le premier contact (téléphonique et/ou physique),
2/ Un parcours de recrutement simple et transparent (informer le candidat des différentes étapes à suivre),
3/ Le feedback, qu’il soit positif ou négatif. Un manque d’information ou un processus de recrutement trop long peut rebuter à jamais un candidat potentiel,
4/ L’organisation capillaire de la première journée d’intégration du profil choisi. Pour bien débuter dans une entreprise, rien ne fait plus plaisir que de voir que sa venue a été préparée et annoncée.
L’entreprise qui réussit à aligner l’ensemble de ces éléments aura, en grande partie, contribué à parfaire sa marque employeur et ainsi attirer les talents.
Pour finir, quels conseils pour réussir un entretien quand on est communicant ?
Régis Bruneau : En premier lieu, travailler autant le fond que la forme. Cela peut apparaître anecdotique mais nous rencontrons au quotidien d’excellents profils qui ne font aucun effort sur leur présentation papier (le fameux CV) et orale (votre story telling). Ce n’est pas parce que vous êtes issus de grandes marques ou de grandes agences que le processus de recrutement est gagné d’avance. Il s’agit, en quelque sorte, de formaliser une certaine humilité qui sera appréciée lors de vos interviews.
Ensuite, il est également important de se renseigner sur vos interlocuteurs et l’environnement. Un basique en communication ! Se rendre en costume en agence publicitaire ou, à l’inverse, en baskets à la dircom d’une banque (même si vous êtes un créatif !) peut être rédhibitoire pour la suite de vos entretiens. Enfin, pensez à parfaire votre anglais, tellement important aujourd’hui…
Source : We Are Com / Mushroom