Jérémie MANI
PRESIDENT – WEBHELP CANADA
Il paraît que Tik Tok a franchi la barre du milliard de membres en 2019. En si peu de temps, cela a de quoi justifier l’enthousiasme des medias. Facebook reste encore bien devant, avec plus de 2 milliards. Et oui, quand on parle de réseaux sociaux, « size matters » !
Enfin pour tous… sauf LinkedIn !
Normal me direz-vous, c’est un réseau social principalement professionnel, donc moins grand public et moins dépendant de la publicité « mass market ».
Cela n’a pas empêché Microsoft (maison mère de LinkedIn), d’annoncer fièrement avoir passé la « barre » des 660 millions de membres. C’était début novembre, dans une annonce discrète mais les raisons de se réjouir de leur acquisition sont bel et bien là :
- C’est 50% de plus qu’en 2016, quand Microsoft en a fait l’acquisition (n’en déplaise aux oiseaux de mauvaise augure qui prédisait un nauffrage)
- C’est en croissance aussi bien aux USA (+8M en 6 mois)…
- … qu’en Inde (+7M) ou au Brésil (+3M) !
- Et LinkedIn compte près de 50M de membres en Chine désormais.

Bien entendu, on peut rétorquer que ce ne sont pas les membres qui comptent mais les « actifs ».
Or cet indicateur semble également au beau fixe. Du moins si l’on en croit ce tout aussi discret slide présenté par Microsoft lors de son dernier rapport trimestriel.

Le nombre de connections a grandi de 22% avec un record du taux d’engagement (et du nombre d’annonces de job publiées). Là aussi, il y a de quoi être fier des efforts faits pour que les utilisateurs soient plus actifs et plus réactifs aux publications.
Alors que la plupart des réseaux sociaux sont critiqués (pour leur coté addictif, leur manque de modération, les fake news qui y circulent…), LinkedIn reste à l’écart des reproches. Certes, il s’agit d’interactions avant tout professionnelles ce qui dissuade les membres de publier des commentaires trop acerbes, virulents ou d’aborder des sujets controversés. Enfin, en règle général, car il m’est arrivé de voir des propos qui n’auraient pas passé les filtres anti troll d’un Facebook ou d’un Youtube. Néanmoins, cela reste heureusement rare.
Plus surprenant, LinkedIn n’est pas (ou très peu) cité dans le débat très sensible de la « Data Privacy ». Pourtant, on y laisse un paquet d’infos ! Conscient que le sujet est sensible, le réseau social a publié dernièrement 4 grands engagements à destination de ses membres, affirmant œuvrer aux » best possible decisions to protect our members and maintain their trust » :
- « clarity, consistency, and control» sur les données personnelles
- maintenir une « safe, trusted, and professional platform », notamment en supprimant à la pelle les faux comptes et en faisant la chasse aux scammeurs
- « no unfair bias» quand il s’agit de pousser un profil plutôt qu’un autre, notamment vers les employeurs. Pas aussi simple qu’on ne croit !
- « obligation to respect the laws», ce qui représente un sacré grand écart au vue de la diversité des pays où il est implanté.
Pour le moment, cela fonctionne très bien. LinkedIn a été désigné comme la plateforme la plus fiable pour la 3e année consécutive dans le Digital Trust Report de Business Insider Intelligence, devant Pinterest et Instagram.

Une bonne résolution pour 2020 ? S’intéresser un peu plus à LinkedIn !