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22/05/2024

Quelle incidence pour le « brain drain » ?

La puissance et l’influence d’un pays se mesurent à sa capacité d’attirer de nouveaux talents (chercheurs, enseignants, diplômés de grandes écoles), mais aussi au rayonnement international de ses propres cerveaux.

En effet, lorsqu’une personne se décide, à la fin de ses études, à aller travailler à l’étranger, elle participe à un phénomène appelé la « fuite de cerveaux », un terme apparu dans les années 60. À première vue, rien de grave, des décisions de ce genre sont prises quotidiennement par des milliers de personnes. Pourtant, lorsqu’un individu se résout à partir, peu importe la raison, ses talents et ses idées voyagent avec lui. De plus, l’investissement que son état d’origine aura dépensé pour sa santé et son éducation ne “portera jamais ses fruits”, étant donné que le cerveau en question deviendra productif sur un autre territoire. Une situation qui pourrait passer pour anecdotique dans les pays développés se transforme en catastrophe, par exemple, pour les pays en voie de développement.

Point sur ce phénomène qui « ne connaît pas la crise ».

Qu’est-ce que le « Brain Drain » ?

Ce phénomène se définit par une migration d’une population qualifiée, à la recherche de meilleures opportunités dans un pays d’accueil. Il a un effet néfaste sur les pays de provenance qui perdent en attractivité au profit des pays d’accueil qui bénéficient d’une source de talents venant de l’étranger et qui contribue à son développement.

Il est important d’étudier en profondeur ce phénomène puisqu’il met en péril la situation de plusieurs pays.

Quelle population est concernée par la « fuite des cerveaux » ?

Les domaines qui sont principalement touchés par le « Brain Drain » sont bien identifiables. Ce sont des secteurs liés à un fort niveau d’études et d’expertise. Plus spécifiquement, ce sont des métiers scientifiques, avec un fort attrait pour le développement et l’innovation. Ces personnes sont très adaptables et habituées au changement. Elles cherchent à évoluer rapidement et sont plus ouvertes à travailler à l’international que la moyenne de la population. Avec des procédures de visas simplifiées et des conditions de vie meilleures, certains pays attirent bien plus les expatriés étrangers.

Brain drain concept.

Quelles destinations sont choisies par les expatriés ?

Cet attrait pour travailler à l’étranger n’est pas une simple opportunité de carrière mais la continuité d’un parcours d’études de plus en plus tourné vers l’international.

Pour leurs études, les bacheliers ont l’opportunité d’aller vivre dans des villes moyennes plus adaptées à la vie étudiante. En Europe, il s’agit de villes comme Manchester, Munich, Barcelone et Vienne. Montréal, Boston et Melbourne sont également très prisées par les étudiants internationaux. Une fois diplômés, ils continuent leur mobilité, cette fois-ci vers les capitales économiques des pays comme New York City, Londres, Paris, Toronto ou encore Sydney où se trouvent plus d’opportunités de travail.

Des pôles entrepreneuriaux attirent beaucoup les travailleurs étrangers en raison de leur cadre de vie optimal et d’un réseau d’entreprises bien établi comme la Silicon Valley, Dubaï, ou encore Singapour.

Quelles conséquences y a-t-il sur les pays ?

Certains pays concernés par le « brain drain » disposent de bons centres de formations et universités, mais beaucoup de jeunes diplômés cherchent quand même à s’expatrier directement au lieu de contribuer au développement de leur propre pays.

Les inégalités d’opportunités se creusent avec ceux qui y sont restés. Certaines branches de métiers sont en sous-effectif, et les pays doivent faire appel à une main d’œuvre étrangère pour combler la pénurie d’employés qualifiés. C’est le cas pour les ingénieurs, les médecins, mais également les professeurs.

Quelles solutions peuvent être trouvée pour pallier ce phénomène ?

Il existe plusieurs manières de contribuer au dynamisme d’un pays.

Il faut assurer de bonnes conditions économiques pour que les entreprises s’y établissent. Des programmes de subventions pour les entrepreneurs sont à privilégier. Les impôts et les salaires sont aussi des leviers clé pour donner envie de travailler et entreprendre dans un pays. Il faut encourager l’entrepreneuriat en créant un écosystème pour développer son activité, et échanger avec des professionnels du milieu, notamment grâce à l’organisation de salons spécialisés. Il est également nécessaire de valoriser les compétences des travailleurs locaux et étrangers de manière égale, peu importe le pays d’origine.

Cette migration doit-elle être perçue uniquement négativement ?

Cette migration des personnes qualifiées n’est pas une fatalité pour autant, la mobilité permet aussi le dynamisme de régions comme c’est le cas avec l’Europe qui bénéficie du programme Erasmus pour les échanges d’étudiants. Celui-ci assure un équilibre entre les étudiants entrants et sortants pour les pays de la zone et cherche à offrir des opportunités égales à chacun. Les échanges universitaires offrent une expérience à l’international très prisée et valorisable professionnellement.

A l’ère des nouvelles technologies, il n’est plus nécessaire de traverser de longues distances pour échanger avec des collaborateurs étrangers et monter une entreprise ensemble. En effet, c’est la connaissance qu’il faut partager et diffuser davantage que les individus.

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