À l’heure où la stratégie digitale est au cœur des préoccupations des entreprises, le Social Media Manager (SMM) devient un maillon essentiel dans la construction de l’image de marque et l’animation des communautés en ligne.
L’étude de l'ensemble des candidatures Mushroom nous permet de mieux comprendre les dynamiques actuelles du marché de l’emploi pour ces professionnels du numérique.
Un profil expérimenté, polyvalent et stratégique
Notre analyse montre que les candidats possèdent entre 5 et 10 ans d’expérience, avec une médiane autour de 7 ans.
Le rôle de SMM ne se limite plus à publier du contenu ou répondre aux commentaires : il implique désormais la gestion de campagnes multicanales, l'analyse de données (KPIs), la coordination avec les équipes marketing/branding, et parfois même le pilotage de budgets publicitaires.
💡 Ce niveau d’expérience démontre que le marché exige des profils confirmés, dotés d’une forte capacité d’adaptation et d’une vision stratégique.
Rémunération : un salaire compétitif mais plafonné
Les salaires observés oscillent entre 49 K€ et 65 K€ brut annuel, comprenant souvent une part variable (5 K€ en moyenne) liée à la performance ou aux résultats.
Un graphique croisant expérience et rémunération révèle une corrélation modérée : bien que l’expérience influence la rémunération, cette dernière se stabilise autour de 60 K€, même pour des profils très expérimentés.
📉 Cette stabilisation pourrait indiquer que les entreprises considèrent le poste comme opérationnel, malgré son importance croissante, et n’alignent pas encore les salaires sur les responsabilités réelles. Or, cette sous-estimation salariale constitue un risque majeur dans un secteur où les profils social media sont à la fois très recherchés et notoirement volatiles.
En effet, les professionnels du digital, conscients de la valeur stratégique de leur rôle dans la visibilité, la réputation et la croissance des marques, sont de plus en plus enclins à quitter un poste sous-payé pour des opportunités plus attractives, tant en termes de rémunération que de reconnaissance. Dans un marché tendu où la concurrence pour les talents est forte, les entreprises qui ne parviennent pas à offrir des salaires compétitifs peinent à retenir ou attirer ces profils clés.
À terme, cela peut freiner leur développement numérique, affaiblir leur présence en ligne et les priver d’un levier essentiel de différenciation. Il est donc urgent que les politiques de rémunération évoluent en cohérence avec les enjeux stratégiques du métier.
Des profils issus de secteurs très variés
Les entreprises d’origine des candidats sont issues de nombreux secteurs : banque, tech, télécom, culture, agence digitale...
Cela souligne la transversalité du métier, devenu crucial dans tous les domaines.
Le SMM doit donc pouvoir s’imprégner de secteurs très différents, comprendre les codes propres à chaque audience et adapter le ton, les formats et les messages en fonction des plateformes (LinkedIn, Instagram, TikTok, etc.).
Un marché fluide et compétitif
Notre expertise nous montre qu'il y a donc une forte demande côté entreprise, mais aussi une certaine mobilité côté candidat, ce qui peut indiquer :
- Un manque de perspectives d’évolution dans certaines entreprises (tant en terme de poste que de salaire)
- Ou une volonté des SMM de trouver des missions plus stratégiques ou créatives.
Conclusion
Le marché des Social Media Managers est en pleine maturation. On assiste à la professionnalisation du poste, sans que cela se traduise encore pleinement dans les grilles salariales. Les entreprises recherchent des profils expérimentés, adaptables, et stratégiques, capables de traduire la voix de la marque dans un environnement digital en perpétuelle évolution.
Pour les candidats, il s’agit d’un métier porteur avec des opportunités multiples, à condition de continuer à se former sur les tendances, outils et formats émergents (vidéo courte, IA, performance marketing…).